J'aime mon fils.
C’est la prunelle de mes yeux.
Il est vif, intelligent, marrant et beau comme une petite
voiture de course (il coûte d’ailleurs aussi cher à l’entretien).
Mais il y a des fois où j'aimerais bien qu’il me lâche un
peu les basques, BORDEL !
Ces temps-ci, son truc, c’est de m’appeler sans arrêt pour
rien ou, du moins, pas grand-chose.
Mamaaaaaannnnnn ! |
Du coup, j’interromps ce que je
fais pour aller voir ce qui se trame (les mômes sont tout de même notoirement
connu pour démarrer des incendies, se casser des jambes, se noyer dans une
flaque d’eau, boire du débouche chiotte, mieux vaut être prudent avec ces
bestioles-là).
Fous-y le feu mon chéri ! |
Voyez c’est un peu comme être sous
les ordres d’un patron mesurant à peine un mètre particulièrement empoisonnant. Sauf que là,
vous n’êtes pas payée, et qu’il n’y a pas le réconfort des congés payés, ni des
points retraites, ni de la machine à café gratuite.
Ce matin donc, fiston a l’idée
géniale de vouloir verser son chocolat au lait dans mon fond de thé. J’étais
peinard en train de me brosser les dents quand retentit sa douce et flûtée
petite voix :
« Maman ! Je peux verser
mon chocolat dans ton thé ? »
Ouais, je l'ai bien élevé, il demande l'autorisation.
Evidemment je subodore la
connerie. Evidemment je me précipite toute affaire cessante et brosse à dent
encore dans la bouche. Evidemment la chaise que j’occupais précédemment vient s’encastrer
dans mon orteil (le quatrième pour être précis… tiens, c’est marrant, ils n’ont
pas de petits noms, les orteils ! L’annulaire du pied, peut-être ?).
Vu ma marche actuelle, oscillant
entre le pingouin ivre et un Geoffrey de Peyrac spécialement douillet (on a les références culturelles
qu’on a), je me demande si je ne l’ai pas tout bonnement cassé.
Moralité, la prochaine fois que
mon fiston braille « maman », je ne vais pas me précipiter. De toute façon, pour les jours à venir, j’en suis incapable.
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