mardi 28 août 2012

La minute Pivot # 4 : Nord et Sud

Je traînassais sur Amazon à la recherche d'un truc à la Austen à me mettre sous la dent quand je suis tombée sur un commentaire hargneux d'une dame. Elle disait tout le mal qu'elle pensait d'Orgueil et Préjugés (dressons le bûcher et foutons le feu à cette hérétique !) et louait Nord et Sud.

Au début, j'ai cru qu'elle parlait de ça :

Orry et George dans la tourmente de la guerre de sécession !

En fait non, il s'agissait de ceci :

John et Margaret dans la tourmente de l'industrie du coton !
Ni une, ni deux, je commande (en disette de dvd, on fait rarement la fine bouche).

Alors l'histoire : un pasteur déracine sa petite famille de leur paradis terrestre (dans le sud) pour les trimbaler dans une horrible ville, dure, enfumée et industrielle (dans le nord donc, pour ceux qui n'auraient pas compris la subtilité du titre). Le choc des cultures est inévitable.

La narratrice est la fille du pasteur (mais pourquoi ai-je "Son of a preacher man" dans la tête, moi ?), Margaret.

Premier hic, l'actrice ressemble beaucoup à Emilie Dequenne, l'inoubliable interprète du Pacte des Loups (ricanement sarcastique).

Rédhibitoire ? Un peu quand même.

Daniela-mais tu vas fermer ta bouche bordel !- Denby-Ashe
Vous trouvez pas qu'il y a comme un air de famille ?

Deuxième couac, Daniela Denby-Ashe bée beaucoup (pour les incultes, béer c'est rester la bouche grande ouverte, par admiration ou stupeur). Et gober les mouches quand on a un physique un peu lénifiant, c'est pas conseillé, ça donne l'air légèrement abruti. Dommage quand même quand on incarne une jeune femme accomplie, cultivée et remarquablement belle (c'est pas moi qui le dit, c'est dans le film !).

Bon, je ne vais pas non plus me plaindre de voir une actrice normale (comprendre ni refaite, ni anorexique, ni ouvertement anachronique par rapport à l'histoire, ni d'une beauté sensationnelle) avoir le premier rôle... mais j'avoue avoir eu du mal.

Où en étais-je ? Ah oui, l'actrice principale n'a pas eu mes faveurs. En revanche, l'acteur principal... comment dire... Come here and take me, Richard Armitage !

C'est pas la virilité incarnée ça ? Hein ?
Vous sentez pas votre température monter ?
Z'avez vu ce regard  magnétique ? Ce nez hiératique ?
Cette bouche prometteuse quoique sévère ?

Et regardez cet estomac sculpté, ce nombril parfait, ce torse magnifique
(non, l'image n'est pas tirée de Nord et Sud)
Yep, je viens de découvrir tout l'intérêt de tumblr
Mais je m'égare. Nord et Sud, concentre-toi ma fille !

Donc Margaret, déracinée, sans amis, idéalisant à mort son sud natal, découvre la dureté de la vie des travailleurs des manufactures de coton. Notez que notre héroïne, elle, ne s'abîme pas trop les mains : bien née, elle m'en branle pas une. Elle s'astreint à des promenades journalières (la bouche ouverte pour changer), décide qu'elle hait John Thorton (Armitage), un ombrageux patron d'une des usines, devient pote avec la fille d'un syndicaliste, distribue des paniers de vivres aux ouvriers qui crèvent la faim.

C'est un peu cousu de fil blanc : on sait parfaitement bien que ces deux-là, la fille du pasteur et le patron dur mais juste, finiront ensemble. Et cependant, on regarde tout ça intensément et avec une très légère crainte que notre happy end nous soit refusé. Evidemment, les décors sont sublimes (ah le coton qui tombe comme des flocons de neige dans la manufacture), les acteurs sont justes, la musique vous emporte dans un tourbillon romantique (j'assume mon lyrisme).

Mais ce que mon coeur de midinette a le plus aimé c'est l'indéfectible amour que porte notre John Thorton à sa grenouille... pardon... à Margaret. Elle a beau être insupportable de préjugés, le renvoyer dans ses buts, voire ignorer l'évidente affection qu'il lui porte, ben, il résiste. C'est pas d'un romantique échevelé ça, être aimé no matter what ?

Puis, je vais être franche : même si l'histoire avait été à chier, rien que pour Richard, ça vaut largement l'achat !

En parlant d'achat, devinez ce que j'ai commandé sur Amazon ? 

Strike Back.

Ouaip, y'a Richard dedans.

Sinon, j'ai un message à faire passer à Peter Jackson (l'obscur réalisateur du Seigneur des Anneaux) :

Tu vas arrêter de faire ton marché chez les acteurs britanniques les plus hot du moment ? C'est à cause de TOI que j'attends de savoir comment Sherlock a fait pour simuler sa mort (Jackson a embauché Benedict Cumberbatch et Martin Freeman pour son The Hobbit). Et franchement, Peter, t'as pas honte de faire ça à mon Richard ?

Non mais quel gâchis !

5 commentaires:

  1. Je pourrais difficilement être plus d'accord avec tout ce que tu dis dans ce post qui devrait être reconnu d'utilité publique. J'ai eu exactment la même opinion de N&S, et pareil, j'en veux beaucoup à P. Jackson de retarder la saison 3 de Sherlock et d'enlaidir Richard (RICHARD!!!) comme ça.
    Et au bout du compte, POURQUOI the fuck Margaret rejette-t-elle John (JOHN!!!) comme ça? On voit bien qu'elle tombe amoureuse de lui dès le premier regard, c'est n'importe quoi! Bon, en même temps si elle lui était tombée dans les bras dès sa demande en mariage la série se serait rapidement arrêtée, hein. Mais QUAND MEME, je ne COMPRENDS PAS pourquoi elle se refuse si longtemps à lui.

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    1. C'est marrant, non, ce suspens insoutenable alors qu'on sait (oui, on sait, parfaitement) qu'ils vont finir ensemble. Je l'engueulais devant ma télé la grenouille : "Mais tu vas cesser de faire souffrir mon John oui ou merde ?" Bref, j'ai atteint le climax à la scène du baiser : ENFIN bon dieu c'est pas trop tôt !

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    2. Oui, et du coup le réal a eu la subtilité de ne pas faire une scène d'embrassade super épique avec des violons et des gens qui applaudissent. Là le first kiss est tout mignon et assez émouvant à vrai dire. Parce que oui, nous on est anglais madame, on sait garder notre sang-froid.

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  2. (et sinon moi aussi j'ai eu "Son of a preacher man" dans la tête pendant deux jours, du coup)

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  3. Y'a plus irritant, j'avais du Lana del Rey depuis ce matin.

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