mercredi 2 mai 2012

La loi Murphy (ou loi de l'emmerdement maximum)

Vous avez après le boulot un rendez-vous que vous ne voulez pas manquer. Disons, une assemblée générale des copropriétaires (et dieu que ça vous enchante de redécouvrir à chaque AG que vous vivez entouré d’emmerdeurs patentés et de crétins congénitaux).

Vous minutez votre journée façon mariage royal. Mais, après avoir expédié votre héritier au centre de loisirs et joggé jusqu’au métro, vous vous rendez compte que ça va pas être si simple que ça.

Vous avez une obligation, vous avez tout bien planifié, mais les astres s’en tamponnent le coquillard. Voire même vont vous rappeler qui c’est le chef.

En un mot, la loi Murphy se met en branle. Inexorablement.

Le quai du métro est noir de monde. Ouaip, un mercredi. A 8h00.

L’annonce crachotée par les haut-parleurs confirme ce dont vous vous doutiez déjà : il y a une couille dans le pâté (délicieusement hideuse cette expression, mais je l’adore). En fait, la dame de la ratp a plutôt dit que le trafic était ralenti sur la ligne 5 (duh, comme disent les ados ricains). Mais avouons sans scrupule préférer une bonne petite grossièreté à son message lénifiant.

Le métro arrive, il est blindé. Et comme vous habitez à une station du terminus, vous vous dites… Non, finalement, vous ne vous dites rien. Vous montez. Avec un visage qui hésite entre le fatalisme et un début de grande fatigue que n’aurait pas renié le grand Lino Ventura.

A votre gauche, un ado à sac à dos. A votre droite, une dame à l’hygiène buccale douteuse qui soupire, surtout dans votre direction d’ailleurs. Dans votre dos, le cabas tout en angles d’une modasse qui veut absolument le garder à la saignée du coude. Devant vous, la barre du métro, que dis-je la réincarnation de Jim Morrison : tout le monde veut y mettre la main, quitte à vous plaquer l’aisselle au niveau de la figure.

Alors débute une lente lutte insidieuse. En apnée. Car la dame qui ne connait pas la Listerine, s’est rapprochée de vous. Ma foi, vous êtes sympathique et vous sentez bon, ne blâmez pas les autres s’ils sont attirés comme des mouches.

Le but du combat est simple : garder votre main sur Jim, pardon, la barre. Et vous caler de telle façon à échapper à l’Eastpack de l’asperge et aux contacts directs des autres passagers. Car, non, vous ne tenez pas plus que ça à les connaitre tous ces usagers dont vous partagez la misère. Vous plantez fermement votre regard sur la poésie inepte sélectionnée par nos amis de la ratp (mais jusque où va le sadisme de ces gens ?) et vous comptez les stations.

A Stalingrad, vous jetez l’éponge et quittez le ring pour la ligne 7.

Manque de pot, la ligne 7 est aussi perturbée.

Un gars vous questionne sur le pourquoi du ralentissement. Vous avez très envie de lui rétorquer que vous ne travaillez pas ici. 

Le métro arrive. Bon, ben, va falloir jouer des coudes.

Les wagons sont quand même plus vastes que ceux de la ligne 5 : tout le monde rentre et on peut respirer sans trop de mal.

Sauf une dame qui fait un malaise. On tire le signal d’alarme.

Et là, vous vous découvrez avec stupeur que votre humanité se réduit comme peau de chagrin dans les transports en commun (magnifique cette rime) car vous vous exclamez « Ptain mais c’est pas vrai ! ». 

10 minutes s’écoulent très lentement. On ventile la dame, on lui propose de l’eau (en fait non, parce que personne n’a une bouteille d’eau dans le wagon... ou ne veut lui passer), on lui répète à maintes reprises que ce serait mieux pour elle si elle descendait sur le quai (pour elle ou pour nous ? je ricane tout bas). Le chauffeur arrive, constate que la dame s’est remise et repart aussi sec.

Temps du trajet : 55 minutes. Habituellement : 35.

Voilà, vous vouliez arriver plus tôt au bureau pour vous éclipser comme une fleur à 17h30. C’est cuit.

Merci qui ? Merci Murphy !

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